Nairobi, Kenya, November 8, 2024 — Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent aujourd'hui pour la conférence climatique COP29, l’̽»¨¾«Ñ¡ (̽»¨¾«Ñ¡) alerte sur la hausse des catastrophes climatiques qui touchent de manière disproportionnée l'Afrique. Sur les 17 pays vulnérables au climat et affectés par les conflits identifiés par l'̽»¨¾«Ñ¡, 12 se trouvent en Afrique. L'̽»¨¾«Ñ¡ appelle les dirigeants et décideurs de la COP29 à utiliser des outils anticipatifs et des expertises locales pour prévoir les catastrophes et mettre en place des mesures proactives et de réponse rapide.
Au cours des cinq dernières années, des millions de personnes à travers le continent ont été affectées par des chocs climatiques, tels que des inondations sévères et des périodes de sécheresse prolongées, exacerbant les crises dans des régions déjà marquées par les conflits et l'instabilité. Les inondations dans plusieurs régions d'Afrique ont conduit à des déplacements massifs, une insécurité alimentaire grave et des crises sanitaires alarmantes. Ces événements météorologiques extrêmes rappellent que la crise climatique n'est plus une menace future, mais une urgence actuelle qui nécessite une action mondiale urgente. Le secteur agricole dans plusieurs pays, déjà affaibli par des années de conflit et d'insécurité, peine à se rétablir, alors que les inondations détruisent les récoltes et submergent les terres agricoles.
Le Tchad reste le pays le plus touché d'Afrique, avec des inondations qui ont affecté 1,9 million de personnes cette année. A travers l'Afrique centrale, plus de 450 000 personnes ont également été impactées au Cameroun, tandis que les pluies provoquées par El Niño au Burundi en ont déplacé plus de 200 000. Les inondations ont dévasté les habitations et les moyens de subsistance, aggravé l’accès à la santé publique et favorisé la propagation de maladies d'origine hydrique dans la région.
En Afrique de l'Ouest, des pays comme le Mali, le Niger et le Nigéria ont connu certaines des pires inondations de ces dernières décennies. Plus de 3 millions de personnes y peinent à se remettre des conséquences de ces inondations qui ont détruit les cultures, endommagé les habitations et entraîné une forte augmentation du choléra, du paludisme et de la malnutrition. Les effets du changement climatique, combinés aux conflits armés, entraînent des niveaux sans précédent de besoins humanitaires, de déplacements et d'insécurité alimentaire dans la région.
En Afrique de l'Est, la situation humanitaire est tout aussi préoccupante. Cette année, 1,3 million de personnes au Soudan du Sud ont été touchées par des inondations continues, dont un quart a dû quitter son domicile. Le puissant phénomène El Niño de cette année a apporté des pluies torrentielles dans toute la région, provoquant des inondations catastrophiques, des glissements de terrain meurtriers, des destructions d'infrastructures à grande échelle et le déplacement de centaines de milliers de personnes au Kenya, en Éthiopie, en Somalie et en Ouganda. Ces pluies ont suivi l'une des sécheresses les plus longues et les plus sévères qu'ait connue l'Afrique de l'Est, qui avait affecté plus de 35 millions de personnes fin 2022.
En collaboration avec des partenaires et des agences gouvernementales en Afrique de l'Est, de l'Ouest et centrale, l'̽»¨¾«Ñ¡ aide les communautés affectées, et en particulier les plus vulnérables, à se mettre en sécurité et à accéder à un soutien essentiel, y compris des abris, de l'assainissement amélioré et de l'eau potable. Des cliniques mobiles ont été déployées au Niger pour fournir des soins de santé primaires et un soutien nutritionnel, notamment dans les zones isolées. Des efforts sont partout en cours pour soutenir la reprise économique, et renforcer la résilience climatique et le développement après ces catastrophes.
Bob Kitchen, Vice-Président pour les urgences à l'̽»¨¾«Ñ¡ : « L'action anticipative est essentielle dans notre réponse aux chocs climatiques. Elle nous permet de fournir une assistance précoce et ciblée pour aider les populations prises dans le cycle vicieux de la pauvreté, du conflit et des déplacements – des défis exacerbés par le changement climatique. L'̽»¨¾«Ñ¡ exhorte les donateurs à consacrer 5 % des budgets humanitaires aux actions anticipatives. »
Au Nigéria, l'̽»¨¾«Ñ¡ a soutenu près de 4 000 personnes dans l'État d'Adamawa avec des transferts monétaires, des systèmes d'alerte précoce et des formations communautaires, atteignant plus de 10 000 personnes par des alertes mobiles et des messages communautaires pour les préparer aux inondations anticipées cette année. Fort de ce succès, l'̽»¨¾«Ñ¡ en Somalie prépare désormais des actions préventives ciblées pour soutenir les communautés susceptibles de faire face à des crises climatiques dues à La Niña.
À l'approche de la COP29, l'̽»¨¾«Ñ¡ appelle à renforcer l'action climatique dans les États fragiles et touchés par des conflits, y compris l'action anticipative, notamment pour les régions en première ligne de la crise climatique. Les actions clés incluent :
- Financement de l'action anticipative : Établir des mécanismes de financement solides pour soutenir des réponses climatiques anticipatives. Avec un soutien sous forme de liquidités et autres ressources en amont, les communautés sont mieux équipées pour se remettre rapidement des catastrophes et renforcer leur résilience climatique future.
- Investir dans la réduction des risques communautaires : Financer la réduction des risques de catastrophe par des systèmes d'alerte précoce communautaires et des outils prédictifs déclenchant une aide financière en amont des événements climatiques prévisibles.
- Financement climatique flexible et pluriannuel : Assurer un financement adaptable, pluriannuel et flexible, permettant une réponse proactive plutôt que réactive. Les donateurs doivent passer d'un modèle de financement « priorisant les gouvernements » à un modèle « priorisant les populations » en créant davantage d'opportunités de travail avec des partenaires non souverains, souvent mieux placés dans les contextes de conflit pour accéder aux communautés dans le besoin.